Une lecture
à la fois divertissante et instructive !
Auteur : Raymond Queneau
(oui, oui l’auteur de Zazie dans le métro !)
Edition : Folio
Date de parution : 1968
Résumé :
A Paris
1895, quelques romanciers sont en quête de leurs personnages. En effet, il
advient parfois à ceux-ci de sortir du manuscrit qui les élaborait et d’aller
se promener dans le vaste monde où il leur arrive d’autres aventures. D’autres ? ou les mêmes ? Quand Icare,
par exemple, s’intéresse à l’avenir des moyens de transport, aura-t-il le
destin que son nom peut suggérer ?
Quelle fin lui prépare son auteur ? Et de quel auteur s’agit-il ?
Le mythe d’Icare :
En quelques
lignes. Dédale (oui, oui c’est son prénom) est l’architecte qui a construit le
Labyrinthe pour le Minotaure. C’est aussi le père d’Icare. Un jour, il fabrique
pour son fils des ailes en cire. Dès lors, Icare s’envole, mais s’approchant
trop près du soleil, ses ailes fondent et Icare tombe, tombe, tombe et sombre dans
la mer…
Avis :
Dès lors que l'on connaît l’histoire
d’Icare le résumé de l’ouvrage devient très intriguant. En effet : Icare
saura-t-il exprimer son libre-arbitre et s’affranchir du mythe qui pèse sur ses
épaules ou bien est-il condamné à suivre son destin ? Voilà la question
que l’on se pose en découvrant cet ouvrage.
Mais Raymond
Queneau ne signe pas un excellent ouvrage uniquement par cette réflexion. En
effet, il propose au lecteur une lecture très originale. D’une part, Le vol d’Icare se pose au carrefour du
théâtre et du roman. A première vue l’ouvrage semble se présenter comme une
pièce de théâtre : des répliques de personnages se suivent ; mais d’un
autre côté, l’ouvrage n’est pas constitué de « scènes » comme au
théâtre mais de chapitres, sans compter sur les didascalies qui font parfois
plus office de narration qu’autre chose….
D’autre
part, cet ouvrage à l’apparence légère et divertissante, se révèle en réalité
très riche. Ainsi, l’histoire est-elle nourrie : de nombreuses références
extérieures parfois évidentes:
« Vous n’êtes pas de ceux qui font concurrence à l’état civil »
ou parfois plus voilées ; de néologismes « nicknapper» ; ou de jeux de
mots, ainsi un personnage s’appelle «LN» et non point « Hélène »;
de phrases à double sens :
« Mais
une fois enlevé, il s’envola » (faisant référence à Icare qui s’est
échappé).
Cet ouvrage
se révèle d’autant plus pertinent pour les écrivains en herbe puisqu’il propose
une réflexion intéressante sur le personnage en tant que tel. Petite question :
L’écrivain est-il réellement maître de son personnage ?
Je ne l’aurais
pas cru au début, mais cet ouvrage fut un réel coup de cœur. C’est un ouvrage tel qu’il n’y en a pas de semblable, étant à la fois rempli d’humour
tout en posant une réflexion de qualité. D’autant plus que la fin ne m’a pas
déçu, j’avais peur que ce ne soit le cas…
Je concluerai avec une remarque d’un
personnage, qui m’a bien plu :
« J’ai mis toute mon imagination dans mes romans et rien dans mes rêves ».
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